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Connaissance de soi

Ci-dessous, une lettre que j'ai envoyée à Gadi, mon professeur de piano sur le sujet suivant : La conscience de soi.


Salut Gadi,


Comment ça va ?


J'envoie cette lettre à cette adresse et non à "S. Piano Yossi Patt" car elle est destinée à mon ami et non à mon professeur de piano. (Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je te considère comme un ami et pas seulement comme un professeur de piano).


Tu n'es pas obligé de la lire tout de suite. Tu n’as pas non plus à me répondre longuement. Dis-moi en quelques mots si tu es d'accord avec ce que j'écris et si tu as des commentaires sur le sujet.


Le sujet est : La conscience de soi.


Au fait, tu m’as dit un jour que j'avais une grande conscience de moi-même. Ce compliment m'a touché pour deux raisons:

1) Je m'efforce d'en avoir une.

2) Cela m'a touché aussi parce que cela venait de toi, car tu me sembles la personne avec la plus haute conscience de soi que j'aie jamais rencontrée.


Comment définir la conscience de soi ? Eh bien, comme son nom l'indique : c'est la faculté de penser, et par conséquent de ramener à la conscience des choses que les gens refoulent généralement, parce qu'ils en ont honte et ne veulent pas les admettre à eux-mêmes et aux autres.


(Désolé si mes prochaines phrases ne seront pas claires jusqu'au bout. Je vais te donner un exemple de ce que je veux dire juste après).


Les avantages de la conscience de soi sont qu'ils te permettent de reconnaître et de corriger tes faiblesses, au lieu de choisir des comportements qui sont perçus par les autres comme mauvais (bêtise, hypocrisie, arrogance, paresse et plus...). Et de toute façon, les plus malins parmi les autres savent fort bien discerner ce que dans ta candeur tu avais tenté de dissimuler.


L'inconvénient de la conscience de soi est que tu deviens plus vulnérable parce que constamment :

- Tu te poses des questions embarrassantes et dois lutter contre l'anxiété qu'elles te font ressentir.

- Tu changes souvent de comportement.

Tu es également exposé à la critique des imbéciles qui te juges pour ce que tu leur as avoué, alors qu'ils ne sont pas disposés à reconnaître qu'eux aussi souffrent des mêmes défauts.


Exemple : Lors de ma première année au Technion, je vivais dans un dortoir avec un étudiant nommé David. Je noterai ici que tout au long de mes études j'ai été un élève médiocre. David, en revanche, était un étudiant brillant. Il obtenait des notes de cent sur cent à chaque examen qu'il passait.


J'ai apprécié sa compagnie car elle m’aidait beaucoup dans la préparation de mes devoirs. En plus de cela, il était humble et bienveillant : quand je lui posais une question sur quelque chose que je ne comprenais pas, il me répondait toujours volontiers.

Notre blague personnelle était qu'il me disait dans ce cas comme Sherlock Holmes à son ami : "Elementaire, mon cher Watson !". Et quand je comprenais l'explication, ça me paraissait effectivement très simple à moi aussi, et je me disais : "Comment je n'y ai pas pensé tout seul !".


Il n'était pas comme bon nombre d'autres étudiants exceptionnels qui, lorsqu'on leur posait les mêmes questions, refusaient de répondre, ou pire : répondaient de telle manière que vous ne compreniez pas leur explication et que vous vous sentiez encore plus stupide. (Entre nous, c'est un exemple en soi du manque de conscience de soi de ces étudiants exceptionnels : Dans leur subconscient, ils voulaient vous prouver à quel point ils étaient intelligents et vous étiez un idiot, puisque vous ne compreniez pas quelque chose d'aussi trivial, même après avoir obtenu une explication …)


D'une part, comme indiqué, j'ai apprécié sa compagnie. Mais d'un autre côté, elle me dérangeait : je lui faisais constamment des compliments hypocrites, et je ne me comportais pas amicalement avec lui.


Des années après avoir obtenu mon diplôme, j'ai repensé à cette relation, et ici j'introduis ici l'élément de conscience de soi : j’ai ramené à la conscience des choses que j'avais refoulées, à cause desquelles je me suis comporté de manière complexée avec lui. L’évidence s'est imposée à moi : j’étais jaloux ! J’étais tout simplement jaloux de lui ! J’aurais aussi bien pu le haïr, dire du mal de lui et essayer de lui faire du mal, comme le font parfois les gens quand ils sont jaloux. Je ne l'ai pas fait, mais j'avais néanmoins tort dans mon comportement envers lui.


Quand j'ai réalisé cela, je l'ai appelé, bien que je ne lui aie pas parlé depuis l'obtention de mon diplôme. Il était devenu un professeur émérite, alors que j’en étais resté à ma pauvre licence. Je lui ai dit : « David, tu sais : j'ai effectivement agi ainsi mais c'était parce que j'étais jaloux de toi ! Il a ri et m'a répondu : « Si je devais être jaloux des gens que je rencontre aujourd'hui, mon cas serait grave ! Cela pour dire que de même que moi j’étais passé du statut d'élève brillant en maths au lycée à celui d’étudiant médiocre, David avait rencontré des gens plus intelligents que lui.


Qu'en penses-tu, Gadi ? La jalousie n'était qu'un exemple. Nous rencontrons des milliers d’exemples comme cela tous les jours.


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