J'ai appelé ce billet: "Comment lutter contre les pensées obsessionnelles ?" parce qu'il s'agit d'un problème avec lequel je fais face depuis de nombreuses années. Cependant, pour essayer de résoudre ce problème, nous devons élargir le sujet afin de comprendre plusieurs sujets auxquels il se rapporte. Par exemple, avant que nous comprenions ce qu'est une pensée obsessionnelle et comment y faire face, nous devons nous demander qu'est-ce qu'au juste une pensée ?
Je me base sur ce que j'ai appris sur "L’approche cognitive comportementale".
L’approche cognitive comportementale est une approche en psychologie, qui considère la vie de l'âme humaine comme évoluant en trois dimensions :
- La dimension émotionnelle : les émotions négatives telles que la peur, la tristesse, la jalousie, la colère, la culpabilité… et les émotions positives telles que le plaisir, la joie, la fierté, l'amour…
- La dimension cognitive (les pensées) : pensées telles que les soucis, la soif de vengeance…
- La dimension comportementale – Ce que nous faisons ? Par exemple : se venger ou bien pardonner à quelqu'un.
Chacune de ces trois dimensions influence les trois autres. Par exemple, une émotion peut provoquer une autre émotion, peut provoquer le surgissement d'une certaine pensée, ou bien un certain comportement. J'invite ceux qui veulent approfondir ses connaissances dans ce domaine à consulter Google.
Entrons maintenant dans le vif du sujet : les pensées obsessionnelles.
Il arrive que certaines pensées troublent notre quiétude, parce qu'elles nous dérangent, se répètent et nous obsèdent sans que nous puissions les contrôler, car elles provoquent chez nous d'autres pensées, des émotions gênantes et des comportements inappropriés.
Il existe plusieurs types de pensées obsessionnelles :
- Des préoccupations concernant le présent.
- Des inquiétudes pour ce qui est de l'avenir.
- Des tourments concernant le passé.
Exemple d'affrontement avec des tourments concernant le passé :
Il m'arrive souvent de me souvenir de mon ancienne épouse, que j'ai connue alors que je passais une grave dépression (car je vivais seul en France, alors que ma famille vivait en Israël, car je n'avais pas eu de petite amie jusqu'à l'âge de 31 ans, et pas d'amis non plus et que ça ne marchait pas au travail.) Je suis tombé amoureux d'elle et pendant un an et demi, elle a joué avec moi "la comédie de l'amour". Cela jusqu'à ce qu'elle me quitte et demande le divorce. En réalité, elle m'a épousé (conseillée par son père) car (c'est du moins ce qu'elle croyait) j'avais de l'argent, mais elle me détestait. C'est ce que m'ont dit toutes les personnes qui nous ont connus. Notre mariage a duré un an et demi, pendant lequel elle m'a fait vivre un enfer. Par exemple, elle m'a dit tout de suite après notre mariage qu'elle ne voulait pas d'enfants de moi, et a même refusé d'avoir des relations sexuelles avec elle. Elle m'a demandé d'avoir à ma charge toutes les dépenses du ménage, sous prétexte qu'elle mettait son salaire dans un plan d'épargne, etc.
Bien entendu, elle m'a trompé. (J'ai appris cela de mon meilleur ami après qu'elle m'a quitté). J'ai supporté cela tout le temps qu'a duré notre mariage parce que j'étais fou amoureux d'elle. Finalement, elle m'a quitté : un jour, je suis rentré chez moi, et j'ai trouvé l'appartement vide (elle avait volé tout ce qu'elle avait pu), avec ce message laconique : "C'est fini. Je demande le divorce"). Mon avocat m'a expliqué que d'après la loi française, même si je refusais et qu'il n'y avait aucun motif au divorce, elle obtiendrait automatiquement le divorce après six ans de séparation, si elle le demandait.
Bon, tout cela est du passé ! Où commencent les pensées obsessionnelles ? En cela qu'à la moindre occasion, je me souviens d'elle. Il est difficile d'effacer de sa mémoire trois années de sa vie ! Mes sentiments se sont transformés d'un amour sans limites en une haine sans bornes. Je pensais parfois lui écrire des lettres d'insultes (ou bien des lettres d'amour, selon mon humeur), j'élaborais des tas de projets dans mon imagination, y compris le meurtre. (La différence entre moi et des gens tels qu'on en parle aux informations, qui font vraiment ce genre de choses, et que je comprenais qu'il ne s'agissait là que de fantasmes, qui ne passaient jamais au stade de l'exécution.
Comment j'affronte ce problème aujourd'hui ? Je me dis qu'elle n'est en somme qu'une… pas grand-chose, et qu'il y en a beaucoup comme elle, pour employer des mots polis. 😊 Je me dis que cette histoire me semblerait banale, s'il s'était agi de quelqu'un d'autre. Et aussi, et je vous donne ceci comme un tuyau contre les pensées obsessionnelles : je me suis fabriqué une courte phrase : "affaire classée", que je me dis aussitôt qu'une pensée sur "elle" effleure mon esprit. C'est devenu une sorte de réflexe, qui me permet d'arrêter de songer immédiatement à elle, au lieu de continuer à y penser pendant des heures.
La méthode de "la petite phrase" m'aide aussi dans le cas d'autres pensées obsessionnelles : par exemple quand je pense à des escroqueries dont j'ai été victime, je me dis : "Après tout, j'ai tiré une leçon de cela" ou "J'ai récupéré une grande partie de la somme !", ou bien "Que le diable l'emporte !", selon le cas. Passons maintenant à d'autres cas de pensées obsessionnelles, des cas qu'on a un peu honte d'avouer, mais dont est tous victimes parfois :
- Les pensées idiotes.
Un exemple de pensée idiote : Quand je suis seul avec moi-même, il m'arrive de rêver tout éveillé : j'évoque des images de mon passé, certaines agréables comme celles d'histoires qui m'ont fait rire, ou bien celles de personnes (par exemple de bébés) qui m'ont émues ou bien des images désagréables comme lorsqu'on s'était moqué de moi.
- Les fantasmes.
Un exemple de fantasme : Parfois, lorsqu'une chose que j'ai faite a réussi et que j'ai été félicité pour cela, mon imagination se met à tourner à toute allure : mon succès ne se terminera pas ainsi ! On va m'interviewer à la radio et à la télévision, je recevrai tel ou tel prix… Tous, autant que nous sommes, nous nous faisons ce genre de films. Quoi de mal à cela ? Ce n'est pas dangereux pourvu que nous restions conscients qu'il s'agit là de fantasmes, et qu'on ne confonde pas l'imaginaire avec la réalité.
Revenons aux cas de pensées en général : de même que ce que j'ai écrit dans le billet "Comment lutter contre l'angoisse ?", que je résumerai ainsi : l'angoisse, comme toute émotion, est un signal que nous donne notre corps à un danger qui nous guette. Comme à la sonnerie d'un téléphone, nous devons réagir à ce signal en décrochant le combiné (arrêt de la sonnerie), et parler (résoudre le problème) ou bien raccrocher (décision délibérée de ne pas traiter le problème), mais pas d'écouter sans fin la sonnerie (céder à la panique). En un mot, on ne doit pas s'émouvoir des émotions 😊. De même pour les autres émotions telles que la colère : On ne doit pas crier et être pris d'hystérie quand quelque chose nous met en colère : parler "du ventre", tirer des conclusions trop rapides (pensées), et agir de façon inconsidérée (comportement). Je suis d'accord avec vous que c'est plus facile à dire qu'à faire ! Mais si nous nous avouons à nous-mêmes que nous avons agi à cause de notre colère, nous avons déjà franchi un grand pas.
Eh bien ce que nous avons dit concernant la colère est vrai également pour les pensées ! Elles aussi sont des signaux qui nous sont transmis comme des réactions à des choses que nous avons ressenties, des émotions, ou d'autres pensées qui ont provoqué une association d'idées : on ne doit pas s'émouvoir à cause d'elles !
Nous sommes au-dessus de nos émotions, nos pensées et nos comportements ! Nous pouvons les écouter et les maîtriser au lieu de les laisser nous maîtriser. Nous sommes à même par exemple d'interpréter des évènements qui nous émeuvent, de telle façon que cela calmera notre esprit. C'est ce que l'on appelle positiver. (Voir le verre à moitié plein).
Enfin, nous donnerons quelques conseils généraux contre les pensées obsessionnelles.
J'ai lu ces conseils dans le livre "La psychologie du bonheur" du Dr Uri Noibirt.
Voilà quelques moyens de lutter contre les pensées obsessionnelles :
- Déviation : Quand la pensée obsessionnelle surgit, pensez à quelque chose d'autre, et ainsi vous ne penserez plus à elle. (Essayez de compter de 1 à 100 et de penser en même temps à ce que vous comptez faire demain, c'est tout simplement impossible !)
- Rejet : Refusez la pensée ! Dites-vous : je ne veux pas y penser. Dr Noibirt prétend que dans certains cas, c'est possible. (Je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui sur ce point).
- Remettre à plus tard : par exemple, en ce qui concerne une inquiétude pour quelque chose qui aura lieu dans le futur, dites-vous : "la chose me causera déjà assez de souci quand elle adviendra !"
- Regarder en spectateur : nous en avons déjà parlé. Considérer la chose comme un spectateur. Dites-vous : il s'agit d'une pensée et c'est tout !
- Faites participer : Parler de la pensée avec vos proches, en particulier avec les membres de votre famille et vos amis proches. Une mise en garde toutefois : que faire et ne pas faire ? Si vous êtes déprimés par exemple ou que vous avez du ressentiment pour quelqu'un, ne racontez pas sans arrêt votre histoire à vos proches : "Je suis déprimé !", "Je le déteste !", etc. Car si vous agissez de la sorte, vous les lasserez vite et ils ne voudront plus vous entendre. En revanche, vous pouvez raconter une fois et une fois seulement, et accepter (ou rejeter) ce qu'ils ont à vous dire à propos d'un sujet spécifique. Exemple : comme je le disais précédemment, j'étais préoccupé parce que j'avais parfois des pensées débiles. J'ai donc posé aux gens que je connaissais la question suivante : "A quoi pensez-vous lorsque vous êtes seuls avec vous-même ?" et j'ai reçu des réponses intéressantes.
Résumé :
Nous avons vu que les pensées obsessionnelles étaient un cas particulier des pensées en général : des signaux qui sont envoyés à notre cerveau. Les pensées ne sont pas nous-mêmes. Nous sommes au-dessus d'elles, de même que nous sommes au-dessus de nos émotions, et nous avons la faculté de les accepter, de les rejeter, et de les modifier.
De même pour nos fantasmes. Ils sont là pour nous servir et nous apprendre quelque chose sur nous-mêmes. Ils doivent nous aider, mais ne pas les confondre avec la réalité.
Questions :
- Est-ce que vous avez des pensées obsessionnelles ?
- Sur quels sujets ?
- Comment y faites-vous face ?