Comment lutter contre l'anxiété? Eh bien tout d'abord: qui a dit que l'anxiété était une mauvaise chose?! La nature nous a créés avec des émotions positives comme la joie et l'enthousiasme, et avec des émotions négatives comme la peur et l'anxiété. Et chaque émotion de ce type a un rôle à jouer. Imaginez-vous que nous n'ayons pas peur, alors nous ne remarquerions pas par exemple immédiatement un danger qui nous guette, et nous ne réagirions pas en conséquence. La peur est bonne dans ce sens! Quand est-ce qu'elle est mauvaise? Lorsqu'elle nous fait paniquer, qu'elle nous paralyse et nous empêche de faire face au danger.
A cet égard, je comparerais notre corps à un téléphone. L'anxiété (ou la peur) est la sonnerie, qui suit un message que notre corps a reçu de nos sens ou une pensée qui a surgi chez nous, qu'un danger nous guette. L'anxieux chronique (ou bien celui qui pense qu'il ou elle en est "malade") agit simplement en continuant bêtement à écouter la sonnerie au lieu de décrocher le téléphone. (Nous verrons plus loin comment)
Tout comme les émotions négatives ne sont pas forcément mauvaises, les émotions positives ne sont pas nécessairement bonnes. Par exemple, le flegme, la joie et l'enthousiasme peuvent parfois nous conduire à mal gérer certaines situations.
Cela dit, concentrons-nous sur notre sujet: l’anxiété. Je suppose que vous connaissez tous la sensation d'anxiété: elle s'exprime parfois par la transpiration et surtout par des palpitations, une sensation très désagréable qui dure parfois des heures.
L'anxiété à laquelle nous pensons immédiatement est celle pour l'avenir (immédiat et lointain). Mais il y a (et comment!) une anxiété concernant le futur (aussi bien proche que lointain). Je suis par exemple anxieux lorsque je me souviens de cas où j'ai été ridiculisé dans des entreprises pour lesquelles je travaillais, et les souffrances que mon ex-femme m'a causées lorsqu'elle m'a traité comme elle l'a fait. Et ici, la logique ne nous aide pas, car la logique est une pensée, alors que l'angoisse est une émotion. Pensez par exemple au beau dicton, mais combien inefficace dans le contexte de l'anxiété à propos de quelque chose qui s'est passé dans le passé: "Dommage de pleurer sur le lait renversé!".
Eh bien, que faire lorsque la sonnerie du téléphone de l'anxiété retentit? Comment décrocher le combiné?
Tout d'abord, que faut-il ne pas faire:
- Ne prenez pas de médicament. C'est mon avis. Je ne suis pas médecin, et peut-être que les médicaments anxiolytiques sont justifiés dans certains cas, mais ils ne fonctionnent pas toujours, ils créent une dépendance et ils ont des effets secondaires qui peuvent être pires que l'anxiété. Pour revenir à la métaphore du téléphone, ils "traitent" le problème de la sonnerie gênante en appelant un technicien et en lui demandant de le faire en sorte que la sonnerie ne fonctionne plus! Une fois de plus, l'anxiété a un rôle, qui est celui d'alerter sur un danger (réel, semi-imaginaire ou complètement imaginaire).
- Si j'ai écrit qu'il ne fallait pas prendre de médicament, alors à plus forte raison, et je dis ceci en tant qu'ancien fumeur: ne fumez pas !!! (Est-il même besoin d'expliquer pourquoi?). Et ne prenez pas non plus de drogue, d'alcool, etc.
Tout ce que je dis qu'il ne faut pas faire paraîtra banal et évident, mais un grand nombre de personnes (y compris des personnes très intelligentes) ont recours à ces méthodes pour surmonter leur anxiété.
Alors que faire? Résoudre le problème qui a été la cause de l'anxiété!
Tout d'abord, en ce qui concerne le danger qui nous guette, posez-vous cette question: que pourrait-il vous arriver dans le pire des cas? La réponse dans 99%, voire 100% des cas, est qu'il ne s'agit pas d'une chose insurmontable. Cette question doit être posée immédiatement, par réflexe. Cette pensée a pour effet d'arrêter immédiatement, presque complètement et presque comme par magie le sentiment d'anxiété.
Maintenant, nous pouvons prendre le temps de régler le problème.
Je vais donner 3 exemples personnels:
Exemple 1:
Ma banque en Israël a refusé de me verser la pension à laquelle j'avais droit pour ma période de travail en France, car elle m'était venue à l'ordre de Frank Lopatnik, qui était mon ancien nom avant que je ne le change en Yossi Patt. Car pour les autorités françaises, je n'avais pas changé de nom. La banque ne connaissait que le nom de Yossi Patt comme titulaire du compte. La lutte avec l'assurance en France, et en même temps avec la banque en Israël, a duré des mois. Quand tout me semblait perdu, j'ai été gagné par l'anxiété et la nervosité. Je me suis donc posé la question magique: que peut-il m'arriver dans le pire des cas? "Eh bien, je ne percevrai pas ma pension de France et je ne vivrai que de ma pension pour mes années de travail en Israël! Et alors! De toute, il ne s'agit pas une somme importante" (je n'ai travaillé que sept ans en France).
Lorsque mon anxiété a cessé, les dommages causés à mon comportement et les absurdités que cela m'avait amené à faire ont également disparu. Par exemple: menacer la pauvre employé de banque que j'écrirais à la presse (comme si ça lui faisait quelque chose!), ou que je transfèrerais mon compté à une autre banque (j'y aurais rencontré le même problème). Lorsque mon cerveau a été débarrassé de la sonnerie gênante, il a pu gérer le problème convenablement: je suis parti de la conviction que j'obtiendrais finalement ce que je voulais, parce que j'avais raison. Parmi les centaines de milliers d'immigrants, il y en a eu probablement qui ont eu une histoire similaire. Je suis allé au ministère de l'Intérieur et j'ai demandé d'ajouter l'ancien nom à ma carte d'identité. Cela n'a toujours pas aidé, mais j'étais têtu! J'ai donc essayé d'ouvrir un compte dans une autre banque, et en même temps je me suis tourné vers le Bureau des requêtes du public. Et on m'a enfin accordé ce que je demandais!
Exemple 2:
A ma chorale, je n'ai pas reçu de réponse des autres aux messages WhatsApp que je leur envoyais. De là, j'ai déduit qu'ils ne m'aimaient tout simplement pas! J'ai paniqué un peu jusqu'à ce que je me souvienne de cette arme non conventionnelle, que constitue la question: que peut-il m'arriver dans le pire des cas? Eh bien, ils ne m'aiment pas !!! Et alors? Il y a des milliards de personnes qui ne m'aiment pas!
Puis j'ai réfléchi:
1) Il y a encore trois personnes dans le groupe, dont je sais qu'elles sont appréciées des autres et dont je suis sûr qu'elles m'apprécient. Alors, appelons-les et approfondissons cette relation.
2) Examinons et corrigeons le cas échéant ce que j'ai fait: Peut-être ai-je écrit des choses stupides dans mes WhatsApp ou que l'un d'entre eux a été blessé?
3) Finalement, à l'occasion de la Pâque, j'ai écrit un message personnel à chacun d'eux et j'ai reçu une réponse sympathique de tous, de sorte que j'ai réalisé que je m'étais fait du mauvais sang pour rien.
Exemple 3:
Cet exemple illustre le pouvoir magique de cette question pour stopper l'anxiété, et les dégâts qu'elle provoque: le dysfonctionnement, et même la panique et l'incapacité à traiter le problème correctement. Cet exemple est tellement extrême qu'il en est même drôle.
Un jour, je me suis endormi au volant. Je me suis réveillé immédiatement et j'ai continué à conduire (je conduisais sur une autoroute), et au bout de quelques instants; j'ai de nouveau fermé les yeux et les ai rouverts. La troisième fois, lorsque j'ai rouvert les yeux, j'ai réalisé que j'étais sorti de la route et que je dévalais une pente à toute allure. Autour de moi, il y avait des obstacles tels que des arbres, à droite comme à gauche.
J'ai paniqué. Puis, heureusement, je me suis souvenu de la phrase magique. Et en une fraction de seconde, j'ai eu avec moi-même le dialogue suivant:
Que peut-il m'arriver dans le pire des cas?
La réponse m'est venue en un clin d'œil: eh bien mourrai! Et alors?! Ça devait bien m'arriver un jour ou l'autre!
Après que cette pensée m'ait calmé, j'ai paniqué et j'ai su gérer correctement le problème: manœuvrer entre les arbres, et freiner progressivement, bien que n'étant pas sur une route lisse) jusqu'à ce que la voiture se soit complètement arrêtée.
Et voici un autre conseil:
A part la question: "Que peut-il se passer dans le pire des cas", voici une autre astuce pour les cas où vous avez rechigné à exécuter une certaine tâche particulière (par exemple, j'avoue que j'ai ressenti cela avant de commencer à écrire ce billet: je n'aurai rien à dire, j'écrirai des bêtises, etc.).
Parfois, l'angoisse de ne pas pouvoir accomplir la tâche nous pousse à ne pas la faire. Alors non seulement le travail n'est pas fait, mais on ressent des sentiments de culpabilité pour être paresseux et avoir perdu sa journée. Le conseil est donc: commencez tout simplement! Tout au plus, si vos craintes s'avèrent justifiées (ce livre était vraiment ennuyeux, le sujet ne m'intéresse pas, je suis trop fatigué, pas assez concentré ...), alors arrêtez. Et ce que vous avez réussi à faire, vous l'aurez fait!
J'ai donné un autre exemple dans le billet: "Comment travailler efficacement? Dans le billet: "Comment ne pas perdre son sang-froid alors que tout ne se passe pas comme prévu? "
Au fait, j'ai écrit ce billet au début de la crise sanitaire. Depuis, le problème d'anxiété se pose avec beaucoup plus d'acuité.
En conclusion:
Nous avons vu que le problème de l'anxiété n'en était pas vraiment un. L'anxiété est une réponse normale et saine au danger qui nous guette. Cela ne pose problème que lorsqu'elle nous conduit à mal nous comporter (par exemple, lorsque nous nous mettons en colère ou que nous paniquons).
Nous avons vu que ce qui nous aide à arrêter l'angoisse, c'est de se poser la question: "Que peut-il m'arriver dans le pire des cas?" Mais soyons clairs: vous pouvez même ne pas vous poser cette question! L'essentiel est que vous soyez conscient que vous êtes anxieux dès que cela vous arrive. Et lorsque vous avez traité correctement le problème simplement parce que vous étiez conscient que vous étiez anxieux, vous serez encouragés et plus forts les prochaines fois que ça vous arrivera.
Je vous invite à écrire dans les commentaires vos propres exemples:
- Quel problème, lié à l'angoisse, ai-je rencontré?
- Comment ai-je reconnu que ce problème me rendait anxieux?
- Qu'est-ce qui aurait pu, d'après mon expérience, être une réponse incorrecte à ce type de problème?
- Comment la conscience de l'anxiété m'a-t-elle aidé à résoudre correctement le problème?